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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 12:06
Nous partons donc sur une route inconnue pour essayer de contourner la rivière.
Il y aura encore quelques gués à passer, sans difficulté.
En cours , nous rencontrons une équipe de médecins sans frontière, avec 2 énormes 4*4.
Nous sollicitons leur aide pour tenter de sortir la voiture de la rivière. Ils acceptent.
Un chauffeur et le cuisinier embarquent avec eux. Nous, nous continuons de l'autre côté.
Nous n'aurons plus de nouvelles  d 'eux  pendant plusieurs jours.

Nous quittons la vallée et tous les gués pour retrouver une piste .
Le paysage change complètement.
En fait , nous allons rejoindre un peu plus loin une piste de montagne,les traces sont  peu marquées.
Chemey et Humphrey descendent souvent pour repérer les lieux et choisir le bon chemin.
Nous prenons de l'altitude.
Les paysages sont superbes, la route impressionnante , plutôt  la piste, les ravins sont profonds et bien sûr, il n'existe aucune protection pour ne pas y tomber . Mais Chemey est prudent.
Il n'est pas question de s'arreter pour les photos, le jour tombe et la nuit arrive trop vite .
Nos compères de voyage sont de vrais pipelettes. Un des policiers a une voix stridente et le verbe haut. C'est assommant, l'ambiance est tendue.
Bien évidemment , nous ne comprenons pas leurs échanges et Chemey ne nous parle pas.
Il est trop absorbé par la piste.
Au bout de plusieurs, Chemey aperçoit une case. Il descend. Des femmes et des enfants sortent.Puis, venu de nulle part, un homme arrive vers la piste.
 Humphrey , Chemey, les policiers parlent avec lui.
Il va nous rejoindre dans la voiture. Nous nous serrons encore un peu plus .
Il doit connaître le chemin et la nuit approche.
Il revient avec son baluchon et nous repartons. C'est un brouhaha incessant. Ce nouveau venu a le verbe haut et il parle avec notre policier  à la voix criarde .
Jacques et moi, nous ne disons rien, nous subissons tout ce bruit, cet entassement en espérant trouver bientôt un point de chute. Ils sont épuisants.

Nous roulons comme cela encore plus de 2 heures et puis ...Il fait nuit noire .
une deux trois cases apparaissent .
Chemey retrouve le sourire, nous avons atteint le village qu'il cherchait.
A l'arrivée, une cohue entoure la voiture. Notre invité  guide est accueilli par quelques femmes qui ont l'air de bien le connaître. Il disparaît avec elles.
Chemey nous conduit dans un restaurant local. Nous buvons tranquillement un coca, soulagé de stopper. Nous n'aurons rien pour dîner, mais tant pis .
L'état de la piste à la nuit nous inquiétait de trop .
Chemey nous annonce que ce soir, après quelques recherches nous dormirons au commissariat .
Il nous y conduit. C'est un grand bâtiment tout neuf , déjà squatté par les villageois.
Chaque bureau est occupé par une famille. Il nous propose de nous installer dans le hall d'entrée , au milieu des sans bureau.
Et là, Jacques et moi, on refuse. Nous sommes fatigués par cette journée de route, nous n'avons que peu dormi sur le volcan, et nous voulons récupérer un peu.
Demain , il faudra poursuivre la route pour ...on ne sait pas où.
Alors, avec Chemey ,je négocie un bureau. Quelques birrs nous ouvrirons la porte.
Ce n'est pas le luxe. La pièce est grande, sale, vide. Seul un grand tapis est posé au sol .
Un éthiopien revient avec un balai, nous allons chercher nos duvets.
Je récupère une bassine et un peu d'eau pour une rapide toilette et nous dormons .







notre antre et sa salle de bain (photos de Jacques )

Le matin arrive, le jour se lève et nous avons, ma fois , pas mal dormi .
Chemey ne tarde pas à se montrer, il a passé la nuit dans la voiture.
Il nous emmène à nouveau au restaurant pour avaler un café. Il a réussi à garder les pots de confiture,il nous les donne avec du pain moisi et rassis .
Au fond d'une pièce, je vois une jeune femme qui prépare quelque chose, qui sent bon. Notre estomac crie famine et cette odeur réveille notre appétit.
Chemey nous ramène des galettes. En fait ,c'est du pain local , tout chaud. Un vrai régal.
Nous allons rester un peu ici, Chemey a téléphoné pour avoir des nouvelle de l'autre chauffeur et du cuisinier. On doit le rappeler .

Les habitants sont plutôt cool ici. Nous sommes loin des routes empreintées  par les touristes, et la population est curieuse de voir les 2 blancs paumés .
Nous allons nous ballader un peu, ils sont tous un peu méfiant mais souriants.
Jacques et moi, nous sortons nos appareils  photo.
Une, deux , trois images et ils s'agglutinent tous autour de nous pour être pris en photos. C'est la cohue.
Chemey arrive pour nous sortir de là .








La récréation est terminée,
le coup de fil ne permet pas d'avoir de nouvelles.
Nous repartons vers le nord ou peut être l'ouest, nous ne savons pas très bien .
Mais il fait jour et maintenant, il n'y a plus qu'une seule piste.
Nous ne devrions pas nous perdre.

Les paysages sont toujours aussi beau. Une fois nous sommes en altitude, puis une descente vertigineuse nous redescend dans la vallée. A répétition .
Il y aura même quelques fois où nous descendrons de voiture pour qu'elle puisse gravir les pentes .
Nous avons le droit à une petite pause, pas bien longue.
j'en profite pour partir devant, marcher un peu pour dégourdir mes jambes.
Je vais croiser une bande de babouins, eux aussi , peu habitués aux blancs. Ils partirons dans la montagne avec des cris d'intimidation .
Le 4*4 me rejoint.
Il est midi . Nous arrivons dans un autre gros bourg. Nous stoppons au commissariat pour les nouvelles et nous allons au marché local.
Rien à acheter pour nous, sauf peut être, les célèbres étoles en coton blanc de l'Ethiopie.
Mais nous ne sommes pas intéressés . Un coca plus tard nous repartons.
Toujours rien au bout du fil .
Nos guides chauffeur et policiers, eux ,  achetent du khat.
Ils vont broutés le reste du chemin .
Jacques et moi allons testés les feuilles de khat. C'est amer, dur à macher. Bref, on n'aime pas trop .

Chemey nous apprend que nous sommes à 200 kms de Mekelé et que ce soir , nous aurons un repas et un lit.
Chouette .
Nous poursuivons la piste, sans difficulté et arrivons à Mekele en fin d'après midi.
Heureux
Notre expédition prend fin, tout fini bien .
Nous  étions inquiets de nous perdre encore et surtout d'avoir un accident. Mais tout va bien .

Et nous avons eu la chance de rencontrer des Ethiopiens non pollués par les touristes, et ces rencontres resterons dans nos mémoires. Elles sont précieuses, exceptionnelles.
Les échanges se faisaient par des regards , et nous avons fixés leurs regards sur nos photos. Elles sont des grands moments pour nous.
J'aimerai bien refaire cette route, en ayant le temps de m'arrêter, d'échanger , sans cette angoisse de l'accident.

Et puis je connais pas le nom des villages que nous avons traversés .
Peur être que la réponse arrivera un jour .

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