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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 13:14

de retour à Konso.

Nous nous y sommes déjà arrêtés pour un arrêt déjeuner,cette fois ci nous y resterons un peu plus longtemps.

Sur le chemin, nous rendons visites aux Arborés.

 

 

 

 

 

 

 

Les Arbore sont environ au nombre de 5 500, répartis en deux branches :

les Marle et les Gandaroba. Les premiers, considérés comme la souche originelle — et de ce fait la plus pure —, vivent près des rives du lac Chew Bahir.

 Après une longue période de conflits avec les Hamer, la majeure partie d’entre eux s’est récemment déplacée jusqu’à l’ouest du Weito, où les Borana lui offrent l’hospitalité. Quant aux Gandaroba, puissants et prestigieux, ils occupent les territoires situés plus au nord, près de la petite agglomération d’Arbore. Les Arbore sont issus du regroupement de plusieurs ethnies amalgamées au fil du temps pour ne former qu’un seul peuple. Les mariages mixtes, avec des jeunes filles d’autres tribus, sont encore la règle, si bien que tout homme peut chercher femme chez les Borana, les Dassanech, les Rendile, où il le veut en fait pourvu que ce ne soit pas chez les ennemis hamer. L’union avec une femme tsamai non infibulée est mal vue. Il en va de même, mais dans une moindre mesure, pour les unions avec des femmes konso, dont pourtant bien des Arbore adoptent la langue pour le commerce. Tous parlent le borana, qu’une certaine fraction des castes inférieures de la population, comme les Waata Wondo, utilisent dans leur vie quotidienne. Le nom même d’Arbore dérive du borana. La tradition orale, en effet, attribue l’origine de ce peuple à des ancêtres mythiques envoyés par le dieu Waq pour construire les premiers villages sur les deux rives du fleuve. La plupart des Arbore affirment descendre d’antiques lignages borana.

 

Une stratégie contrôlée d’intégrations et d’exclusions a permis aux Arbore de conserver une identité distincte et de défendre avec succès leurs coutumes sans pour autant renoncer à leurs fructueux contacts avec le monde extérieur, lesquels leur valurent dans le passé, grâce à une extrême diplomatie, une certaine prospérité, une richesse même, qui au 19ème siècle frappa les explorateurs européens. Ils allaient vêtus d’étoffes élégantes venant de la côte somalienne, se paraient de bracelets de cuivre et d’ivoire, possédaient des milliers de têtes de bétail et d’abondantes réserves de sorgho: En 1896, Bottego les décrit comme des commerçants polyglottes, assez habiles pour détenir le monopole de tous les trafics de la région.

« Ce petit peuple est très populaire, même dans des pays éloignés, et cela tient à son activité commerciale. Une importance qui vient aux Arbore de leur neutralité qui leur permet d’aller partout. Ils empêchent les safara, marchands somaliens, d’accéder à l’ouest du lac car ils veulent acheter eux-mêmes l’ivoire aux Gheleba, aux Cherre et aux Murzu, pour le revendre avec de considérables profits. Mis à part cette prérogative qui les rend célèbres dans le trafic de l’ivoire, ils se montrent très hospitaliers avec les caravanes. »

L’organisation sociale des Arbore s’étaye sur le système des classes d’âge. Les diverses générations, dont chacune se divise en quatre classes, se succèdent au pouvoir tous les quarante ans environ. Les chefs politiques ont le devoir de rendre la justice, d’entretenir de bonnes relations avec les peuples voisins et de régler les relations de propriété concernant les terres et les bêtes. Les champs sont distribués de façon saisonnière entre les familles, astreintes à respecter les règles coutumières, si bien que les individus convaincus de négligence dans l’exploitation du lopin qui leur est alloué risquent l’exclusion de la répartition et peuvent être condamnés à de sévères peines, telles que le fouet. L’excédent des récoltes sert à acquérir du sel, du café et autres denrées courantes ainsi que les ustensiles de fer, les pots de terre cuite et les articles qu’ils ne peuvent fabriquer eux-mêmes et qui leur sont fournis par les artisans konso et hamer. Non seulement ce système satisfait aux besoins de chacun, mais il garantit une paix relative dans toute cette zone. L’autorité des chefs religieux, les kawot, équilibre celle de la classe dirigeante. Ces kawot, dont la charge est héréditaire, ont un rôle spirituel. C’est à eux que l’on demande de prier pour le bien-être du groupe, pour la victoire en cas de combat comme pour le succès des razzias. La fertilité de la terre dépend de leurs bénédictions et de leur aptitude à gérer les relations avec le surnaturel. Il leur incombe, chaque année, de “faire grossir” les eaux du Weito en enterrant une queue de mouton dans le lit asséché du fleuve. Grâce à cette offrande, le précieux limon continuera de se déposer sur les champs afin que le sorgho croisse. Ainsi les Arbore pourront-ils continuer à vivre selon les traditions de leurs pères… et à se sentir uniques.

Source : http://joachimj.club.fr

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