Sur un créneau résolument vintage, ce chanteur guitariste havrais s’aventure sur les chemins du rock au blues, en passant par la country. Ses sets composés de reprises et de compositions lui ont permis de remporter le Tremplin PHÉNIX Normandie en 2023 et de parcourir une soixantaine de scènes normandes, notamment aux côtés de Little Bob. Au programme un mix d’Elvis, de Johnny Cash…
Elise & the Sugarsweets
Il me restait en tête une image du groupe rencontré lors d’un tremplin à Cahors, avec une jeune chanteuse prénommée Elise.
Ce soir, les musiciens sont toujours là mais Elise n’est plus Elise. Elle s’appelle maintenant Yulia. Plus grande, plus agée, elle est le phare de ce groupe rock’n roll, blues, un peu funk, un peu jazz. Elle est devenue Elise en 2019.
Le groupe fête ces 5 ans d’existence et a déjà représenté la France à l’European Blues Challenge aux Açores.
Après un EP et un premier album (« It Can't Go Wrong », 2018), Elise & The Sugarsweets poursuit ses aventures musicales soul et rhythm & blues avec « Horosho », album de dix titres.
Entre la voix de Yulia et la guitare d’Olivier, on profite de compositions modernes, carrées qui propulsent le groupe en avant.
Elise & The Sugarsweets a rapidement gagné en notoriété, se faisant une place de choix dans le paysage musical français.
Ce soir fut encore un triumph. Peu de réservation, mais très vite la salle s’est remplie pour découvrir en live ce quator. Ils n’ont pas été déçu.
Yulia, la nouvelle Elise est une artiste d’origine russe aux influences multiples. Elle envoie une énergie envoutante enrobée de sensualité. Le public est réceptif autant à la voix qu’à la qualité de l’accompagnement et notamment la guitare.
C’est l'association de deux voix et deux guitares acoustiques sur des titres qui ont marqué le rock et le métal des années 80 à aujourd'hui. Fondé en 2019, la formation réarrange des classiques de groupes (KoRn, Tool, Fear Factory, Pantera, System of a down...) pour proposer une réinterprétation épurée. Ici la saturation laisse place à l'harmonie des voix et la résonance des guitares pour reprendre avec simplicité l'essence de ces titres qui nous ont fait remuer la tête en musique !
NTITB___No terror in the bang
Jeune groupe rouennais crée en 2019, c’est la réunion de musiciens chevronnés de la région normande.
D’origines musicales diverses, ils ont associé leur savoir faire pour en faire une recette leur appartenant à dominante métal. Leur nom est en miroir avec un de des films d’Alfred Hichcock « these is no terror in the bang only anticipation of it ».
Pour cette soirée, il manquera le pianiste.
Sofia, la chanteuse aime la noirceur, le contraste. Elle écrit les textes, elle aime le cinéma et nous propose des morceaux nuancés entre rêves et cauchemars. C’est un univers électrique, dense, parfois pesant.
« C'est comme une maison hantée, un nouveau coup de poing dans le ventre à chaque tournant ! Une puissance balayante... des voix qui m'ont donné la chair de poule. »
Monster, un des morceaux de l’album pourrait illustrer musicalement un film d’horreur, un thriller noir.
C’est surprenant, inventif, talentueux.
SUN TRIBAL POP
En fin de soirée.
Une jolie jeune femme toute enveloppée d’un voile lui recouvrant même la tête, cachant un visage enfantin arrive toute souriante sur la scène. Qui pourrait penser que tant de douceur allait dégager une telle force musicale. Un phénomène de scène…Son univers, la brutal pop, un mix de Abba et Godgira pour un résultat étonnant et détonnant. Elle est loin d’être une débutante. Elle a appris le métier dans une école de comédie musicale. Elle a joué aux trans musicales de Rennes, à Rock en Seine, ouvert pour Travis, Ayron Jones et vient de participer aux concerts de Shaka Ponk.
Elle nous emmenera avec sa voix mélodieuse sur les sentiers de la mélancolie pour subitement casser ce rythme et lâcher un son violent, brutal. La gentille Karoline Rose se transforme en zombie sorti d’outre tombe. Sa voix nous transporte loin sous terre vers Gojira. Elle libère sa longue chevelure qui vole au vent puis revient en zone calme.
Rendez vous à 15h30 pour le tremplin 2024, le 22ème .
Toujours 4 groupes de la région, 20 minutes de scène pour montrer ce qu'ils sont.
Le public vote, un jury composé de personnes musiciens, programmateurs, amateurs ...votent aussi .
Pour commencer, un groupe venu d'Evreux Woodoo May.
Originaire de la Réunion, la chanteuse s'est entourée d'un batteur Thomas Fromager, un guitariste, Sébastien Paquet, qui joue aussi du synthé, et Noémie à la basse. L'ensemble est harmonieux, interessant même si l'on sent le stress dans la voix de Maylise. Un peu pop, un peu soul, le rock s'invite au fur et à mesure du set.
Changement rapide de plateau et c'est maintenant le tour de
MasstØ
Ils arrivent d'Amiens. C'est un groupe expérimenté, habitué à la scène. On retrouve le blues dans une formule plus classique qui convient bien à la salle de la Traverse. Soul, rock, Funk et blues couvrent leur univers, c'est une belle alchimie. Les 20 minutes passent vite. Un autre groupe arrive sur scène.
Flying Blanket Mystery.
Des normands de Rouen. Pantalon patte d'éléphant, cheveux longs, on retrouve une autre époque. Pas vraiment blues. Plutôt du rock délirant. Trois voix se répondant, çà joue énergiquement, vivifiant.
"rock psychédélique évoqué par leur nom et leur logo, mais bien du gros punk’n’roll à la puissance fuzzée et à la sauce californienne qui ressemble en fait à une sorte de bœuf sous amphétamines entre les Offspring et les Meatbodies, avec un riff de guitare en forme de locomotive tonitruante qui te botte bien les fesses."
Place aux dernier groupe, eux aussi originaire de Rouen. Encore un style différent avec Delilah's Dance.
Quatuor fondé en mai 2021 à Rouen par Philomène Langlois, chanteuse et claviériste du groupe. Leadeuse du groupe, elle a pu concrétiser ce projet aux côtés de Clément Sorlin (guitariste), Arthur Pereira-Rainha (bassiste) et Maxime Delacroix (batteur) qui les a rejoint par la suite.
Disco funk et jazz, au percutant rock, agrémenté d'harmonies vocales, extrêmement entêtantes, c'est une performance technique que de les voir, de les entendre. Impressionnant d'entendre le clavier et la voix de Philomène.Ils ont été mon groupe fétiche, mais leur set ne séduira pas les "blues man " de la Traverse qui aime un son plus traditionnel.
Les gagnants de ce tremplin seront MASSTØ. Ils reviendront donc pour une première partie d'une soirée en 2025. Bravo à tous, c'était une belle cession.
HIDE FADE
Après des concerts à guichets fermés aux USA, en Inde et plus, ils arrivent à Cléon.
Combinant un talent musical inégalé, un style contagieux et une motivation inébranlable, High Fade a conquis le cœur d'un public mondial.
Originaire d'Édimbourg, en Écosse, le trio de funk et de disco va enflammer la fosse de la Traverse. Tous ont abandonnés les gradins.
Ils ne sont que 3 sur la scène et un autre élément des plus important pour que leur musique fonctionne. Le public, un public remuant, dansant, chantant qui fasse partie intégrante du groupe. Ils jouent pour ce public, ils rient, ils s’amusent rien que pour eux. Et çà carbure à merveille.
La mission de Hide Fade « enflammer les pistes de danse avec leur marque inimitable de funk tranchant comme un rasoir «.
Ils délivrent une énergie contagieuse, pas besoin de vaccin pour la guérir, il suffit de se laisser porter par le rythme de la basse et de la batterie pour aller bien.
Le groupe et le public sont à l’unisson, tous finiront à genoux au vrai sens du mot. Juste quelques sauts les feront se relever.
Se lever, sourire, chanter, danser, ils ont encore réussi.
Il porte un chapeau de cow boy, a changé de nom de scène mais il reste un passionné de blues, folk et rock. C’est en solo avec sa guitare acoustique qu’il remonte sur les planches de la Traverse. Une belle voix pleine de sensibilité, des mélodies simples, c’est son nouvel univers. Et puis un évènement majeur dans la vie, un nouveau né vient d’agrandir son univers. Surement de beaux textes à venir pour nous en parler.
Walter Trout
Dernier passage à la Traverse en 2013, il était alors un homme fatigué, malade. Après plusieurs tentatives de programmation, il est enfin revenu à Cléon. Il ne reste plus de place disponible, mais la météo va s’en mêler. Il neige en novembre sur la Normandie, les accès routiers sont difficiles et près de la moitié des spectateurs prévue sera absente. Dommage pour eux.
Ce soir, c’est un homme neuf qui se présente. Après une greffe du foie et les difficultés post opératoires, il a récupéré toute sa dextérité. Il vient même avec son dernier et 31 ème album « Broken ». Album blues rock dont il va nous jouer de nombreux morceaux. Pour sûr, les invités d’honneur qui partage l’album avec lui ne seront pas présent ce soir. Pour ne pas la citer, Beth Hart partage le chant sur le titre de l’album, « Broken ».
On voit sa joie d’être là. D’ailleurs, il le dira. Maintenant, il est heureux d’être, où que ce soit. Il en profitera pour rappeler que le don d’organe l’a sauvé.
Il reste un des grands du blues rock, les épreuves n’ont en rien entamé son savoir faire, sa sensibilité, sa passion.
Il offrira un beau spectacle aux privilégiés qui ont pu venir l’applaudir encore une fois.
C’est une soirée particulière pour moi, un week end en tête à tête avec ma fille et au summum, les Shaka Ponk.
Pour eux aussi, la date est spéciale. C’est la 2 ème soirée sur Lille, ville qui a connu la première de cette tournée d’adieu. C’est avec un pincement au cœur qu’ils quitteront le public lillois, les larmes sont au bord des yeux.
Le zénith est comble.
Dans la fosse, tous sont collés les uns aux autres. Pas beaucoup de place pour bouger…et pourtant.
Après une première partie qui chauffe la salle, s’il était vraiment besoin, c’est une pause. Il ne faudra pas attendre longtemps pour que les spectateurs scandent et réclament l’arrivée du groupe.
Les lumières s’allument, ils arrivent tous ensemble sous les cris d’un public impatient. Les écrans s’illuminent également. Ils ne sont pas sur scène, mais dans les gradins, au milieu de la foule. Frah commence en enjamber les barrières. Les mains se tendent pour le toucher, il prend plaisir à se laisser photographier …
C’est parti pour cette 2ème soirée lilloise. Retour sur scène.
Frah, Sam et Cyril s’installent au bout de l’avancée pour un set en douceur. « I’m picky” pour ouvrir, « The house of the Rising Sun » fermera cette parenthèse.
L’ambiance électrique démarre. Goz s’agite. Frah suit le même rythme.
Agitation, cris, lumières, c’est une débauche d’énergie. Les titres s’enchainent.
Frah prendra la parole. Il veut expliquer les raisons de leur arrêt. L’écologie, le gouvernement, les obstacles sont de plus en plus nombreux. Sur les écrans défilent les images des hommes politiques, Macron, Poutine, Trump, Biden et d’autres sont clairement accusés.
Leurs tournées ne correspondent plus à leur idéal, à leurs convictions.
Mais la fête repart. Attention, c’est le moment de la danse. Malades, femmes enceintes, cardiaques sont priés de quitter la fosse. Leur vie serait en danger. Les spectateurs ont compris, ils se regroupent pour un circle pit dans les pas de Frah. Pas de morts ce soir …
Un peu de calme maintenant. Un gospel surprenant, avec les 15 choristes commencent.
Et çà repart. Lumières, sons, sauts de Frah dans la fosse, çà fourmille. Au bout de plus de 2 heures, les musiciens, Frah, Sam commencent à remercier le public de les avoir soutenus pendant ces 20 dernières années. Ils auront du mal à nous quitter, et reviendront plusieurs fois en rappel pour le bonheur des fans.
Les lumières vont s’éteindre pour la dernière fois à Lille. Reste quelques dates à venir pour le final d’un groupe chaleureux, généreux, qui donne sans compter.
Musiciens: Cyril Roger – Guitares Frah – Chant Ion – Batterie Mandris – Basse Samaha Sam – Chant Steve Desgarceaux: Claviers / Sample
Toujours seule avec sa guitare, elle parait souvent en première partie des soirées de la région rouenaise.
Presqu’un un an qu’elle qu’elle a participé au tremplin de la Traverse, elle revient. Elle a fait son chemin depuis, a grandi.
Pas de fleurs accrochées au micro, un lampadaire isolé l’éclaire délicatement. Délicatement comme son répertoire fait de poésies, de douceur sur une musique mélodieuse, folk, un peu country.
Elle prépare un enregistrement.
« Mélange de loops et d'harmos vocales, quelques musiciens sur quelques chansons, c'est un tout nouveau projet qui se prépare et qui attend de voir le jour. »
Ina Forsman
Belle, souriante, élégante, gracieuse, la classe, le charisme, what else ????
Une voix incroyable, subtile, puissante qui sublime la soul, le blues et le jazz. Et un répertoire qui lui colle à la peau, accompagné par des musiciens sublimes, notamment le bassiste. Une grande artiste qui sait laisser aussi la place à ses musiciens, nous laissant découvrir sax, trompette, clavier, batterie. Elle nous a offert une soirée exceptionnelle, soirée organisée par le Festival Chant d’Elles.
Le public s’est laissé séduire par la belle finlandaise, se collant au bord de la scène, chantant avec elle, en redemandant sans cesse.
La salle de la Traverse était comble.
Line-up :
Ina Forsman – Chant
Aaron Catrillo – Batterie
Fico Jessen – Guitare
Eden Ottignon – Basse
Kade Brown – Piano
Kelly O’Donohue – Trompette
Bernard Ulrich – Saxophone
La météo est clémente, le ciel menaçant ne laissera pas passer la pluie.
Le public est déjà là, plus nombreux que la veille. Ils attendent la diva africaine.
FATOUMATA DIAWARA
C’est dans une tenue très stylisée qu’elle entre sur la scène. Une longue jupe en wax surmontée d’un petit haut noir corseté, et d’une coiffe inspirée des traditions maliennes, c’est un savant mélange de modernité et de coutumes de son pays d’origine.
Pour l’accompagner, un bassiste, un guitariste, un clavier et un batteur. Elle-même prendra sa guitare électrique.
Le blues, funk, jazz et pop flirtent avec les sonorités maliennes et les textes en bambara. Elle enchaine les rythmes rapides et les mélodies traditionnelles.
Entre deux, elle nous parlera d’un roi, celui qui la surnomme sa princesse, Matthieu Cheddid.
Elle est reconnue comme une des plus belle voix de la musique africaine contemporaine et a collaboré auprès de nombreux musiciens comme Damon Albarn, Tony Allen et bien sûr,
Lamomali fondé par Matthieu Cheddid.
Derrière son sourire permanent, c’est une femme engagée, qui parle de la liberté, du respect que les femmes n’ont pas, pas seulement en Afrique. Elle se veut leur porte parole. Sa voix transporte les messages d’amour et de partage.
BLANKASS
Les rockeurs du Berry…
Les frères Guillaume et Johan Ledoux ont quitté le garage de leurs parents depuis 30 ans pour arpenter les scènes de France, d’Allemagne, de Hollande, d’Algérie …..
Depuis 2017, ils ont repris le chemin du studio et des planches avec un 7ème album sorti en 2019 » Si possible Heureux ».
Et c’est un échange chaleureux avec le public. L’amour, l’amitié, la fraternité seront les thèmes de cette heure de partage avec des mélodies endiablées ou des moments de tendresse et de douceur. Un public chaud pour les accueillir et les accompagner, qui gardera en tête les refrains, les fredonnant en même temps que le groupe les interprète. L’accordéon sera là en fin de concert.
7 WEEKS
Ils remplacent au pied levé « Royal Republic » qui a annulé sa venue quelques jours auparavant.
Ils sont trois, originaires de Limoges. Avec leur album « Fade Into Blurred Line” sorti en octobre 2023, ils se retrouvent donc devant le public du Murmure du Son., après un concert récent au Hellfest.
Le public est ravi de les voir et ils nous démontreront qu’eux aussi sont heureux d’être en Normandie. Rock, métal pour eux. Le charisme, la stature de Julien le chanteur et bassiste impressionne, l’énergie de Gérald à la guitare et de Jeremy à la batterie ne sont pas en reste.
C’est sobre, brut, sans enjolivure. Du son pur. La voix sombre de Julien accompagne parfaitement ce son, apportant puissance et sensibilité. Une harmonie et complicité à trois. En bref, une découverte qui donne envie de les suivre.
SERGENT GARCIA
Changement de scène mais surtout changement de style Après le rock de 7 Weeks, c’est la douceur de vivre du reggae avec Sergent Garcia. La scène est colorée, le soleil plonge sur les musiciens et chanteurs qui deviennent à peine visible. Et oui, le soleil donne …en Normandie.
25 ans d’existence à mêler le rock avec les musiques du monde, ska, reggae, rumba, dancehall aux rythmes latins et afro caribéens, pour aboutir à son propre style musical, le salsamuffin.
25 ans qu’il incite le public à se déhancher sur des airs empruntés au Mexique, à Cuba, à la Colombie, à la Jamaïque . La Normandie aussi se déhanchera.
MATMATAH
Retrouvaille avec Matmatah pour ce début de soirée. Evidemment, le décor est le même que pour Rock in Evreux avec cette grande toile mordorée qui porte leur logo.
Et d’emblée, on retourne à Lambé, histoire de conditionner encore un peu plus le public. La nuit tombe, le soleil est parti mais le public est chaud. Les drapeaux bretons volent au vent, les verres de bière coulent dans les gosiers asséchés par l’accompagnement vocal du groupe. Et çà va durer tout le set de Matmatah, une vraie fête pour les bretons et les autres.
ORANGE BLOSSOM
La dernière fois que j’ai vu Orange Blossom, c’était à Evreux en 2019. A cette date, Orange Blossom a fait appel à la scénographie de François Delarozière. La chanteuse, égyptienne s’appelait Hend Ahmed Assan.
Ce soir, plus de machine robot, Hend la chanteuse est partie. Maintenant c’est Maria Hassan, réfugiée syrienne qui tient le micro.
Il tourne pour leur dernier album, « Spells From the Drunken Sirens », quatrième album d’une courte discographie née de d’itinérances. Ils n’ont eu qu’une heure de scène pour partager leur dernière création. Coup de violons et chant oriental emplissent les oreilles. On retrouve l’essence d’Orange Blossom avec des sons arabisants, des tambours, percussions d’influences cubaines, et d’autre sons issus d’Afrique, de Cuba, de Turquie. Et toujours le violon décalé de PJ.
FFF ou Fédération Française Funk
Les revoilà. Après Evreux, ils arrivent en nocturne à Eu. En forme. Le batteur est là, il est sorti d’Espagne cette fois ci. Yarol Poupaud a repris sa guitare.
Marco Prince arrive sur scène, vêtu d’une combinaison orange seyante. Tous les membres du groupe sont là, montrant de superbes lunettes noires, clignotant en FFF. C’est parti.
Même Niktus le bassiste a mis des lunettes en plus de son bonnet de Yéti.
Vous êtes vivant crie Marco. Bien sur que le public est toujours vivant. Ils vont se défouler, boire encore, chanter, encourager le groupe pour que çà délire encore plus. Et çà va funker.
C'était ma première fois au Murmure du Son.
Merci à Antoine Paris, aux bénévoles qui font un boulot incroyable.
Belle ambiance, familiale, programmation variée, que demander de plus.
C’est entre le château et la collégiale de la ville royale que c’est installé le festival. Pour l’occasion, le centre ville est rendu aux piétons.
En 22 ans, le principe n'a pas changé. Ce sont uniquement des bénévoles qui font tourner la machine. Et cette belle machine tourne encore à guichets fermés pour cette année.
Au programme, des groupes français, francophones reprenant tous les styles de musique, rock, reggae, musique du monde, métal, hip hop….
ELMER FOOD BEAT
17h 30, c’est l’ouverture du festival. Pour commencer, Elmer Food Beat avec Manou au chant, en pleine forme, arrivant de Nantes, la capitale de la Bretagne. La météo s’est calmée, la pluie a cessée et Elmer est très légèrement vêtu.
Après un premier album nommé « 30 cm » qui a affolé les compteurs, atteignant les hautes sphères des ventes et reportant les « Victoires de la Musique » en 1991, ils sont restés silencieux pendant une longue période. En 2006, c’est le retour. Les sourires des spectateurs sont toujours de mise.
L’épuisette fait partie du spectacle, bien éclairé par une rangée de leds. Le public est déjà nombreux, danse et saute aux rythmes endiablés du leader.
Le plastique, c’est fantastique, Daniela, l’infirmière, la caissière de chez Leclerc….et bien d’autres titres de leur répertoire humoristique.
La température est bien remontée dans le public, Notre chanteur en profite pour se dévêtir et finir en slip sous les cris des filles.
Salut les filles …
Petit intermède.
En première partie d’Olivia Ruiz, Michel Barbier, le maire de Eu et Antoine Paris, le président de Murmure du Son font une allocution. Remerciements habituels aux sponsors, au public et surtout aux bénévoles. Sans eux, le festival n’existerait pas
OLIVIA RUIZ
Tout commence avec un défilé de musiciens tous de noir vêtu. Olivia Ruiz entre sur scène dès qu’ils sont installés devant leurs instruments. Encapuchonnée, laissant apparaître quelques mèches de cheveux et des lèvres rougies, elle entame le titre de son dernier album « la Pachamama ». Titre dédié à la Terre Mère que l’Homme exploite abusivement, alors qu’elle est censée nous nourrir.
Lentement, elle découvrira son visage et bientôt « la Femme Chocolat » reviendra. Elle ondule avec ses musiciens, invitant le public à la suivre. Les morceaux s’enchainent, des plus anciens aux dernières créations, « Elle panique », « J’traine des pieds ». …La musique est entrainante, d’inspiration latino mais électrique, un peu d’espagnol, des textes forts, du talent et beaucoup d’émotion.
Elle nous parlera de Nino, son fils qui la regarde depuis le côté de la scène, mais aussi de Nino Vella, son ami juste parti dans un autre monde.
PIERPOLJAK
Changement de scène pour accueillir Pierpoljak. A peine remis de son accident cardiaque en mars, il est de nouveau en scène. Le maitre du reggae français récompensé aux Victoire de la musique en 2001, disque de platine avec « Kingston Karma » et plusieurs albums d’or s’est fait remarquer avec « Je sais pas jouer ».
Cet après midi, il est un homme plus tranquille, en phase de récupération. Mais le public est là.
LES FATALS PICARDS
Groupe de rock originaire d’Amiens, ils jouent plutôt l’humour au second degré. Ils vont mettre le feu avec leurs chansons féroces, inspirées autant par les scandales de l’actualité que par les détournements loufoques de notre monde.
Cà va démarrer comme une bombe. Les titres s’enchainent, le chanteur ne mégote pas sur son énergie. Il coure, il saute, il grimpe sur les retours. Le public n’en peut plus. Les festivaliers chantent, dansent et …boivent. L’ambiance est festive et les sourires en disent long sur leur plaisir d’être là. Bientôt 25 ans de carrière….et pas une ride
NEG’MARRONS
Changement de scène pour accueillir les Neg’Marrons. Groupe de hip hop, reggae originaire de Garges les Gonesse, ou de la Martinique (Djamatik), du cap vert (Jacky) ou de la République du Congo (Ben J). Le groupe s’est formé en 1995. Multi récompensé depuis 25 ans et encore disque de platine en 2023, ils vont faire exploser l’ambiance.
Le son est très fort, saturé. Ils vont faire vibrer la foule avec leurs tubes comme
"Tout le monde debout", "Lèves toi, bats toi", "La Monnaie"
KO KO MO
Ils ne sont que deux sur scène, mais quel spectacle….
Warren Mutton (chant et guitare) et Kévin « K20 » (batterie) forment un duo explosif de rock psychédélique, prolifique. Ils sortent leur quatrième album. Toujours dans la même veine, avec de longs riffs de guitare et des solos endiablés de batterie.
Le groupe monte en puissance, sillonnant les routes de France et d’ailleurs en salle ou en festival. Leur renommée a traversé nos frontières et c’est au Pays Bas, en Corée du sud, en Italie, Australie et bien d’autres que l’on peut les voir.
Ce soir, ils sont programmés tard, à minuit. Le parterre du festival est blindé d’un public chaud, qui les attend. Dès les premiers coups de baguettes, c’est le déluge.
Une guitare aux sonorités saturées, la voix si particulière, aigue, aux extrêmes androgynes de Warren emballe le public qui participe en chantant, en sautant, un gobelet ou plus de bière à la main. Maitrise et complicité des 2 compères sont perfectibles, Warren est branché sur le 2000 volts, courant, sautant autour de la batterie de son complice, qui lui tape avec énergie sur son instrument.
Accompagné d’un éclairage stroboscopique, le public est totalement électrisé.
Le ciel est gris, quelques gouttes d’eau s’invitent. La file d’attente grossit à vue d’œil devant la barrière encore fermée de l’hippodrome. Cà sent la ruée vers les places derrière les crash barrières dès l‘ouverture. Ils attendent tous la tête d’affiche de ces deux jours de festivité, Shakaponk et sa tournée de fin, « the final Fxxcked up Tour ».
Möön, c’est l’œuvre de deux personnes, Céline Radio (compositrice, chanteuse ) et de Florian Hue( guitariste) .
A l’arrivée, ils sont encore aux balances. Bof …..
L’heure a sonné, le public courre pour s’installer aux premières loges. La musique commence.
Plus rien à voir avec les balances. C’est une chanteuse débridée, un guitariste investi pour une musique alliant un peu Bjork, un peu Kate Bush ou bien Alanis Morissette.
Le projet est jeune et pourtant, on sent bien qu’il y a un énorme potentiel.
Dix titres sont déjà enregistrés, un album est sorti en décembre 2022 et un nouveau single début 2023.La scène est la suite logique et il y a fort à parier que l’on reparlera encore de Möön .
Avec Yvan Descamps a la batterie, Brice Delageà la guitare, Didier Théry à la basse et Céline au chant lead
FFF
Ou Fédération Française de Funk
23 ans de silence ou presque mais toujours ensemble, c’est une nouvelle tournée qui accompagne leur dernier album « Sceam ».
Ils ont manqué annuler en toute dernière minute leur concert de ce samedi. Le batteur Krichou Monthieux est resté coincé à Barcelone. Comment faire sans batteur ?
La solution était sur place, Yarol Poupaud, le guitariste s’y est collé. Avec entrain et brio.
La fête a pu démarrer.
Etes vous toujours vivant ?? clame Marco Prince.
Oui, le public est bien vivant. Applaudissements sans fin, cris, sauts, ils sont vivants.
Marco quitte son peignoir et dévoile une tenue seyante, noir et orange, surmontée d’un magnifique chapeau de cow boy. Niktus est torse nu avec une cagoule de yéti bleue.
Les morceaux s’enchainent, c’est la fête.
Vivre ensemble, c’est le leitmotif. C’est tellement vrai que Ion, le batteur de Shakaponk a libéré Yarol des baguettes et lui redonne accès aux cordes de sa guitare pour quelques morceaux.
Le parterre de l’hippodrome est bien rempli, la foule se défoule, et le groupe envoie toute son énergie, infatiguable, transmettant sa joie de vivre et sa bonne humeur.
Eagle Eye Cherry
Nouvel album, nouvelle tournée « Back on Track »
C’est le retour du chanteur après une longue période d’absence.
Album composé pendant la période du covid. Voir les personnels de santé et les gens se battre pour vivre lui a inspiré ce retour.
Les musiciens se sont installés au fond de l’immense scène, il apparait discrètement par l’entrée de droite. C’est parti. Un mix des anciens morceaux, tubes et surtout la présentation de ce tout nouvel album. Il faut peu de temps à la rock star pour conquérir le public, le faire chanter, danser. Il est bien heureux d’être avec nous.
« Save tonight … » ca vous rappelle quelque chose ?
Ce sera le tube de clôture que le public chantera en chœur avec la rock star.
La nuit commence à tomber, le public est chaud bouillant, ils n’en peuvent plus d’attendre le groupe phare du festival. Mais les décors sont lourds nombreux, et demandent du temps pour être installés.
Le DJ Sam a encore du pain sur la planche pour faire patienter toute cette foule de fans. Il se démène.
Shaka Ponk
Il fait nuit maintenant, la scène est plongée dans le noir.
Soudain, l’écran géant s’illumine. Goz, le gorille apparait, suivi par Frah. Sam emboite le pas, les musiciens et les 20 choristes sont éclairés. C’est le déluge dans le public.
Shaka Ponk est venu présenter leur tournée d’adieu « The Final F*cked Up Tour » !Un dernier album et une immense tournée de deux ans dans tout l’hexagone venant clôturer une incroyable carrière de 20 ans.
Ils sont tous en place, les lumières plongent le site dans le rouge.
Difficile de comprendre les messages de Frah, le public est en liesse. Et rapidement, c’est le premier plongeon dans le public. Il aime ce contact, comptant sur tous pour le transporter au centre du parterre et continuer le show. La sécurité, elle est sur les dents. Ils suivent le chanteur, le ramenant si possible sur la scène centrale. Et ce sont les premières évacuations d’un public hystérique, malaises et crises d’angoisse, bousculades, difficile de rester debout.
Sur scène, le décor est superbe. Les lumières n’en finissent pas de changer, les gorilles dansent sur un écran géant en fond de scène. Les choristes, en haut et fond de scène disparaissent et réapparaissent au gré des lights.
Sam sourit. On perçoit beaucoup d’émotion devant un public aussi investi pour une dernière tournée. C’est incroyable. Frah replonge dans le public. Il a besoin de parler à cette foule.
Cette tournée a aussi un message. Le réchauffement climatique, la politique sont au centre du spectacle. En arrière plan défilent les images des hommes politiques, Macron, Poutine, Trump, Biden et d’autres sont clairement accusés. Et pour rester dans ce thème, Frah rappelle que ce dimanche est jour de vote, qu’il faut bien voter pour ne pas entrer dans une ère de haine. Comprenne le message qui veut. Il est clair.
Un énorme fauteuil est installé sur le devant de la scène. Il est pour Sam. La fête continue, les morceaux s’enchainent, les plongeons aussi. Bientôt, c’est l’heure du final. Trois grands cubes sont installés sur le devant de la scène, Frah grimpe. Il fait quelques signes au public, il va sauter. Il saute de 3 mètres de haut, une dernière fois. Son retour signe la fin du concert, les musiciens, choristes danseuses, Frah, Sam tous viennent devant un public excité qui en veut encore. Les mains fusent, les poignets de main n’en finissent pas. Un élan de fraternité, de générosité, d’amour, de folie, de talent, difficile de quitter un groupe aussi sympa.
Mandris (Basse), Ion (Batterie) et Steve (Clavier) d’un côté, et Frah (Chant), Sam (Chant) et CC (Guitare)
Il fait nuit sur la scène, les décors repartent et une invitée indésirable se pointe. Il tombe des cordes.
Le public déserte le parterre de l’hippodrome, moi aussi. Mes excuses Danakil, Dorshan et Bernie mais l’émotion de ce show et la pluie ont raison de moi.
Bonne fin de festival à tous ceux qui restent.
On attend 2025.
Un grand merci à l’organisation du festival, à Christophe Courtonne, à Solène pour l’accréditation, à tous les techniques qui ont fait un boulot d’enfer, aux bénévoles.
Ils ouvrent les festivités. Le parterre est encore un peu vide, la technique pas tout à fait prête, mais rien n’empêchera les rouennais de chauffer le public déjà présent.
Une musique tonique, un peu hip hop, avec quelques regards vers Manu Chao, ou vers le jazz et même l’électro, un leader motivé, des cuivres présents en continu, et la sauce prend rapidement. Ils en sont à un deuxième album « Objectif lune ». Toujours cet esprit de fête, avec des textes affûtés et une musique entrainante.
Seb Katana
Perché sur le côté gauche de la scène, à lui de maintenir un public en haleine pendant les changements de plateau. Il reviendra entre chaque groupe, avec un accompagnement de jeunes danseuses.
Dajak
Après l’excitation avec Captain Spark, c’est un tout autre style avec Dajak. Rock planant, voyage poétique, balade hypnotisante nous emmènent loin de la réalité. Venu du reggae, inspiré par le rap, il cumule les influences. Sa musique synthétise ces styles bien différents, apportant en plus le son d’une guitare.
Romantique, mélancolique, le chant, le rap, les rifs de guitare prennent aux tripes.
Matmatah
Le groupe brestois attire. Le parterre de l’hippodrome est plein à craquer, les drapeaux bretons flottent et les cris d’impatience fusent de tous les côtés. Ils se font désirer…. Matmatah rassemble tous les publics, de tout âge et les jeunes enfants accompagnant leurs parents préparent leur éducation.
Rideau argenté en fond de scène reflétant la lumière du soleil loin d’être couchant, les cinq musiciens prennent place devant leurs instruments. Le public scande, attendant le premier morceau, le batteur s’amuse avec ses baguettes avant de lancer le set. C’est parti….
Un vent du Finistère rafraichit à peine les lieux, les bannières bretonnes ondoient et les verres de bières se vident. Les admirateurs sont suspendus aux lèvres de Stan. Un peu plus tard, le guitariste, Léo nous offrira un beau solo de guitare. Léo Riou, l’autre guitariste nous montrera son aptitude au saut en longueur, en largeur et aussi sa galerie de grimaces.
Le public est aux anges. Le rock celtique est bien vivant.
Comme 2023, l’année sera bien remplie pour le groupe breton. De nombreuses dates, festivals seront l’occasion de les voir et les revoir.
Final de la tournée à l'Accor Arena de Paris le 11/10/2024 pour les 30 ans du groupe.
Kyo
2003, Kyo sort son nouvel album « Le chemin » qui s’écoulera à 1,5 million d’exemplaires. 3 Victoires de la Musique, 4 NRJ Music Awards. 5 hits devenus cultes : « Dernière danse », « Le chemin », « Je cours », « Je saigne encore » et « Tout envoyer en l’air ».
Vingt ans, ça se fête. Pour l’occasion, Kyo propose la réedition de son album culte, « Le Chemin » avec des des morceaux connus, et des versions revues de leurs tubes en duo avec Cœur de pirate (« Dernière danse »), Nuit Incolore (« Je cours »), Stéphane (« Le chemin »), Suzane ( « Tout envoyer en l’air ») et Cloud (« Je saigne encore »),
Et maintenant, Kyo se lance dans une tournée anniversaire. Les fans, les anciens fans et les nouveaux sont au rendez vous pour ré écouter, revoir leur groupe fétiche. Les adolescents des années 2002 sont devenus adultes et viennent avec leurs ados…
Les dates de la nouvelle tournée s’accumulent pour finir en apothéose le 7 juin 2025 à l’Accor Arena de Paris. Un succès.
Du groupe historique, il reste Benoît Poher (chant et guitare), Florian Dubos (guitare et chant) et Nicolas Chassagne (guitare).
Le groupe joue le disque. Et çà commence avec « Le Chemin », avec un public qui n’attendait que ce morceau (et les autres). Et quel que soit le morceau, l’audience répond présent, aux anges de pouvoir participer à cette belle fête d’anniversaire. Doublement, d’ailleurs, car il se trouve que ce soir-là, c’est aussi l’anniversaire du chanteur Benoit Poher. Et lui aussi a droit à son chant improvisé par l’assemblée en chaque morceau. Joyeux anniversaire….
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